À propos du Gosseux

Je me présente, Patrick Lavallée, né avec une âme d’artiste en 1967 dans la région de St-Hyacinthe. Je suis un passionné de l’art populaire, des légendes, de l’histoire et de la création. La création m’apporte une forme d’équilibre et je crois que ‘’ Les mains nourrissent l’esprit ‘’. L’artiste en moi a pris son envol vers l’âge de 25 ans en faisant de la reproduction de meubles anciens. Le temps et le manque d’espace me feront bifurquer vers la sculpture.

Je suis autodidacte. J’ai débuté la sculpture de canards de bois de type ''appelant'', d’oiseaux et de coqs (girouettes). Je possède une cinquantaine de pièces d’oiseaux dont je ne peins pas les yeux, une caractéristique particulière. Les pieds de mes oiseaux sont faits avec des goujons et des bases de bois et je tente d’intégrer, dans ces pièces, des matières recyclées. Les couleurs, sans être réalistes, sont peintes avec un équilibre. J’aime autant le ciseau lors de la création que le pinceau lors de la finition. Je crée par période et par jet d’inspiration. Je peux remiser mes ciseaux à bois jusqu’au jour où mon état d’âme et mon inspiration soient présents.

Mon côté imaginaire et créatif est très présent dans ma vie et dans l’approche de celle-ci. J’ai toujours deux ou trois pièces débutées et je complète celle qui me parle à l’instant présent, celle qui m’inspire. Je n’aime pas les plans et l’organisation méthodique, je suis mon cœur, mon instinct et ma créativité. J’ai aussi sculpté des affiches de bois.

Je tiens à garder mon style et ma façon de créer. Cette approche m’a amené à découvrir, dans des lectures que je faisais sans le savoir, l’art populaire. JE cadrais dans les critères de base de cette approche artistique.

La meilleure référence fût le livre d’Adrien Levasseur ''Les sculpteurs d’art populaire du Québec''. Adrien Levasseur est reconnu, comme je le surnomme, ''le pape des Gosseux''. Il a fait le tour du Québec pour rencontrer des gosseux de toutes les régions. Étant un conservateur privé en matière d’art populaire et possédant plus de 1000 pièces environ, il est donc une sommité en la matière. En lisant le livre, j’ai alors compris que je faisais de l’art naïf et que pour être qualifié de gosseux, je ne devais avoir suivi aucun cours d’art. Je ne devais avoir comme outil que mon imaginaire, mon instinct, ma création et me laisser aller. Les limites que nous avons ne sont que celles que nous nous mettons nous-mêmes. Je qualifie ce moment comme une étape charnière dans mon cheminement de gosseux.

J’ai découvert que d’autres personnes, de façon individuelle, faisaient de l’art populaire. Nous connaissons tous un gosseux ou un patenteux dans notre entourage, des gens ordinaires sans formation qui créaient de différentes façons avec des matériaux aussi divers que des os de lièvres, des carapaces de homards, de vieux pneus et bien d’autres. Ces gens de toutes origines, qui créent dans toutes les régions du Québec, le font avant tout pour passer le temps et laisser aller leur imaginaire. Ils se donnent le droit de créer des choses qui ne servira à rien d’autre que d’exprimer leur imaginaire.

Après quelque temps, J’AI OSÉ……j’ai donc communiqué avec Adrien Levasseur. Nous sommes souvent mauvais juges de ce que nous faisons. J’avais donc envie d’avoir l’opinion de l’expert en ART POPULAIRE.

Quelle rencontre!!! Adrien m’a encouragé à continuer et à OSER plus. Il s’est même procuré une de mes pièces, quel honneur!!! Je vous confirme que cette rencontre a rempli mon gallon de confiance pour la suite des choses.

J’ai donc continué ma démarche de création en m’inspirant des traditions orales et matérielles du Québec, plus précisément les légendes du Québec. J’ai comme objectif de monter une exposition sur les légendes du Québec et de faire comprendre l’art populaire et la faire vivre à travers des projets. Je veux que cette forme d’art passe le temps, les époques et les modes, qu’elle ne s’assimile pas dans le temps. Je veux me lancer le défi de créer des mouvements qui la fera connaître et qui mènera peut-être à la découverte de relève de gosseux en devenir.

Pour bien comprendre le mouvement, il faut se souvenir que l’art populaire vient de l’époque où les gens n’avaient que peu de revenus et devaient, par obligation, créer eux-mêmes ce qu’ils avaient besoin. D’abord pour survivre et ensuite pour le plaisir et pour combler leur temps libre.

De plus, certains gosseux ont transmis leur passion et leur imaginaire à leurs enfants pour ainsi créer de la relève. Ils passaient donc le flambeau de connaissance du patrimoine matériel par leur gossage et patrimoine oral par des histoires et des légendes du Québec.

Aujourd`hui, avec les technologies, les ‘’achetez maintenant payez plus tard’’ et la consommation, les gens n’ont plus l’urgence de créer et de communiquer de bouche à oreille pour survivre. Donc, pour la survie de cet art......OSONS créer!!!!!

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